Nous voici donc plongé au cœur de Portland où l’amour est considéré comme une maladie : l’amor deliria nervosa (n’est pas un nom magnifique pour une maladie ?). Dès 18 ans, chaque personne se fait opérer pour enlever la partie du cerveau contrôlant les sentiments. Conclusion ? Toute personne majeur n’éprouve plus aucun sentiment et la société établie ta vie (travail, famille…). Tableau plutôt affolant non ?
C’est donc dans cette société que vit Léna, notre héroïne, qui compte les jours qui lui reste pour être enfin immunisée contre cette horrible maladie. J’ai beaucoup aimé le personnage de Léna car je me suis totalement identifiée à elle : une fille ordinaire, ayant peu confiance en elle et se sentant très inférieure à sa meilleure amie Hana.
Comme la plupart des personnes, elle croit au gouvernement et boit les paroles de celui-ci. Cependant, sa rencontre avec Alex va commencer à faire chavirer sa foie en la société dans laquelle elle vit.
Le récit est écrit du point de vue de Léna, ce qui nous permet de suivre ses doutes, ses peurs, ses questions, ses malheurs et ses bonheurs. Au fil du livre, progressivement, elle commence à douter et à comprendre certaines choses. Cela prend du temps ce qui est tout simplement normal, nous même si on apprend que tout ce à quoi on croit n’est qu’une illusion, même en ayant la preuve sous les yeux, il nous faut du temps pour l’accepter. Ce livre nous peint également l’amour. Mais l’amour pur, l’amour sous toutes ses formes. Et cela, sans être à l’eau de rose et gnangnan !
J’ai également apprécié le personnage de Hana. Un peu fofolle mais qui est quelqu’un de très lucide. L’amitié entre les deux filles est vraiment très forte et on ressent toute la tristesse que Léna éprouve à l’approche de leur opération : car bien sur, aucune émotion signifie la fin de leur amitié.
Maintenant, parlons un peu d’Alex : Alex, le rebelle, Alex le mystérieux, Alex le ténébreux… finalement, on n’en sait peu sur lui ce qui est fort dommage. J’aurai aimé apprendre beaucoup plus de sa vie d’avant la rencontre avec Léna.
Un petit bémol : la société dans laquelle ils vivent contrôle et surveille tout. De fréquents raids sont organisés, et un couvre feu est imposé aux mineurs. Cependant, j’ai trouvé un peu trop simple les escapades de Léna la nuit pour une société aussi totalitaire. Mais bon ce n’est qu’un détail !
Lauren Oliver nous peint un sombre tableau de ce que l’homme peut faire comme absurdité. J’ai beaucoup aimé les débuts de chapitres, où des textes de loi, des textes officiels ou des comptines nous sont présentés, ce qui nous permet de bien imaginer la société dans laquelle vie Léna.