C'est drôle que vous parliez de la quatrième de couverture les filles... Parce que voici mon avis :
Immortels et moi, c’est une rencontre qui a failli ne pas se faire : je n’étais séduite ni par le résumé, ni par la couverture. Mais un hasard du destin l’a malgré tout fait atterrir sur ma table de nuit. Pourquoi pas… Je me suis donc armée de courage pour dépasser mes a priori négatifs.
Cate Tiernan nous conte l’histoire de Nastasya, une « Immortelle » (non, rien à voir avec les vampires pour une fois) qui semble avoir passé ces quatre derniers siècles à peaufiner l’art aussi subtil que délicat de la crise d’adolescence. Revenue de tout, un sens des limites à ne pas dépasser quelque peu émoussé, elle parcourt le globe avec sa bande d’amis à la recherche de la moindre petite poussée d’adrénaline. Seulement voilà, la machine finit par s’enrailler : une soirée qui tourne mal et voilà que Nasty prend ses jambes à son coup pour aller se réfugier auprès de River, une Immortelle animant ce qui peut s’apparenté à un centre de remise en forme pour Immortels ayant perdu de vue le sens de la vie planqué sous l’habile (et très tendance) couverture d’une ferme bio. Nastasya va-t-elle enfin cesser de fuir ce qu’elle est ? Et, d’ailleurs, qu’est-elle réellement ? Et que veut-elle ?
Je suis partagée en écrivant cette critique. Littéralement. Je me serais volontiers dispensée de la lecture des 180 premières pages (un résumé détaillé suffirait vu ce qu’on y apprend). Trois volumes seulement ayant été annoncés pour la série, je pensais que Cate Tiernan ne trainerait pas trop pour nous plonger dans l’intrigue. J’en ai été pour mes frais (ça m’apprendra à me lancer dans des conjectures !). Le démarrage est donc excessivement lent, mais je n’ai pas regretté d’avoir persévéré car l’auteure se rattrape par la suite. Hormis le fait que Nastasya s’assagisse suffisamment pour qu’on n’ait plus envie de soupirer à la moindre de ses actions, j’ai été agréablement surprise de la vitesse à laquelle les différents protagonistes prennent de l’épaisseur sans avoir pour autant eu l’impression que l’auteure ait pressé le pas pour boucler en toute hâte. Au final, ça nous donne un livre avec une progression étonnante, passant du démarrage médiocre à un final (presque) surprenant, en passant par une intrigue plus complexe qu’initialement escomptée. A tel point qu’en refermant le livre, je me suis demandée comment notre héroïne allait bien pouvoir se sortir du pétrin dans lequel la vie l’a fourrée.